Dimitry SHULHA Hypnose Lyon

Découvrez quelles sont des phrases à surtout pas utiliser dans une conversation avec une personne bipolaire !

Les problématiques de santé mentale sont en recrudescence depuis le début des années 2000, et surtout chez les jeunes – en 2021, on estime que 20% des jeunes adultes entre 18 et 24 ans ont été touchés par la dépression. Ces chiffres sont vraiment alarmants…

On sait que la dépression peut être unipolaire, mais aussi elle peut faire parti d’un autre trouble – par exemple le trouble bipolaire. En France, on estime qu’entre 1 et 2,5 % de la population est touchée par ce trouble. 

Lorsqu’on interagit avec une personne souffrant de trouble bipolaire, il est essentiel de faire preuve de sensibilité et de compréhension et surtout s’il s’agit d’un enfant ou un adolescent. Le trouble bipolaire est une condition complexe qui affecte profondément l’humeur, les pensées, et les comportements. Malheureusement, certains commentaires peuvent involontairement blesser ou stigmatiser les personnes atteintes de cette maladie. Voici les 10 choses à ne pas dire à un bipolaire, ainsi que des conseils sur comment mieux soutenir vos proches.

10 choses à ne pas dire à un bipolaire : Mon expérience personnelle

J’étais diagnostiqué avec la bipolarité il y a 10 ans, et donc je suis bien placé pour témoigner sur des choses qu’aucun bipolaire ne souhaite entendre. Je vais lister ici les 10 phrases les plus courantes qui peuvent blesser le plus.

1. « La dépression, ça n’existe pas »

Malheureusement, souvent les personnes qui n’ont jamais vécu des troubles de l’humeur, pensent qu’ils existent pas et les personnes affectés « prétendent » d’être malade. En effet les problèmes de santé mentale sont pas visibles, en tout cas pas comme un problème physique – mais ils existent bien, tout comme les pensées, les émotions et les idées, qui sont eux non plus, pas visibles mais bien réels !

2. « Regarde les autres, tout le monde a des difficultés »

Oui, certes, mais certaines personnes ont plus de difficultés que les autres. On va pas comparer une personne aveugle à un bipolaire, tout comme on compare pas une personne vivant au 20eme siècle à une personne du Moyen âge. Tout le monde a des problèmes – mais ces problèmes sont de nature très différente, ce qui fait que la comparaison n’est que très peu constructive.

3. « Ne prends pas de médicament, c’est nocif »

D’après mon propre expérience, tous les médicaments contre la bipolarité ont des effets secondaires. Cependant, je dirais jamais à un bipolaire de ne pas prendre des médicaments, car vivre une vie complètement déséquilibré est encore pire. Quant au médicaments, on peut toujours ajuster la dose et ressentir moins des effets nocifs. Sachez que les personnes bipolaires sans le suivi médical et un traitement de fond ont beaucoup plus le risque de se suicider.

4. « C’est dans ta tête. »

Oui, et c’est bien ce qui est le problème. Une déprime légère et passagère peut facilement passer si on se change des idées, si on voit des amis ou si on prends des vacances. Un épisode dépressif majeur, suivi d’un épisode maniaque, sont incontrôlables, peuvent ne pas être provoqués par un évènement de vie extérieur et son du à un déséquilibre métaboliques des neurotransmetteurs dans le corps et le cerveau. Donc ça ne sert à rien de faire ce constat – dans le cas de bipolarité, il faut apporter une aide réelle à la personne en souffrance.

5. « Tu dramatise trop ta situation »

La souffrance engendrée par le trouble bipolaire est importante et très invalidante – elle affecte les relations sociales, professionnelles et amoureuses. 50% de personnes touchés par la bipolarité font au moins 1 tentative de suicide dans la vie, et 20% vont décéder par suicide. Minimiser la souffrance des bipolaires revient à augmenter ce risque.

10 choses à ne pas dire à un bipolaire : Soutenir au lieu de juger

6. « Tu n’as pas l’air malade. »

Dans la plupart des cas l’apparition du trouble est quasi asymptomatique – perte ou gain de poids, quelques problèmes de sommeil, une activité accrue ou au contraire, perte de motivation… tout cela ne fait pas forcément penser à un trouble. Et pourtant, l’état de la personne peut rapidement se détériorer. Elle va pas forcément percevoir des symptômes physiques, mais elle va sentir que quelque chose ne va pas comme d’habitude, et qu’elle continue à s’enfoncer dans un état émotionnel grave. Donc là ici aussi, il faut écouter attentivement !

7. « Tu peux quand même faire des efforts ! »

Ce qui est souvent rapproché au bipolaires, c’est que « tout le monde bat la dépression », mais pas eux. Des fois on les voit allongés dans le lit pendant des semaines, et puisqu’ils ont pas de symptômes physiques, on leur rapproche, comme vu tout à l’heure, de simuler et de ne pas être malades. Sauf que dans le cas précis de bipolarité, la personne souffre d’un trouble métabolique ! On ne demande pas à un diabétique de faire des efforts et de produire plus d’insuline dans son foie. Pareil, le bipolaire ne peut rien contre son trouble – c’est uniquement quand il a une thérapie et un traitement adapté qu’il peut commencer à lutter contre son trouble.

8. « C’est juste passager, ça passera ! »

Cette phrase, malgré sa connotation plutôt positif est en effet à nuancer. Le trouble bipolaire est un trouble chronique – donc la personne bien évidemment, va aller mieux dans un certain moment, mais après elle risque de revivre les phases. Donc il faudra qu’elle s’habitue à l’idée de vivre avec le trouble – car si elle va accepter cette idée, elle pourra s’adapter et mieux vivre les symptômes !

9. « Ah mais tu es un fou en faite? »

Bon, des phrases comme ça, j’espère que vous comprenez pourquoi il faut pas les dire… les personnes bipolaires, suite à l’annonce de diagnostique se sentent déjà suffisamment bousculés, vulnérables et stigmatisés – il faut pas en rajouter une couche.

10. « Maintenant tout le monde est bipolaire ! »

Tout le monde a des hauts et des bas, mais si cela n’impacte pas la qualité de vie de la personne, cela veut dire qu’il s’agit pas d’un trouble. Quand la bipolarité se déclare, elle impacte tous les domaines de vie de la personne. Et si aujourd’hui on assiste à la recrudescence des diagnostics de bipolarité, c’est pas du au fait que « tout le monde est bipolaire », mais bien au fait que il existe un problème majeur dans la gestion de la santé mentale, surtout chez les jeunes.